Ma vie privée, mes idées, mon oeuvre...

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - piratage

Fil des billets

samedi, septembre 28 2013

La difficile et utopique lutte contre le piratage sur Internet

La justice française a encore botté en touche en repoussant sa décision finale... et c'est tant mieux car quelle que soit cette décision elle va mécontenter du monde ou ne servira à rien car ne sera pas applicable.

Selon cet article de Univers Freebox, les ayants droits ont demandé le blocage d'un certain nombre de sites et leur déréférencement en décembre 2011 par référé. Le hic, c'est que s'ils sont bloqués, ils rouvriront ailleurs et ça repartira pour un tour.

Quand les gens comprendront-ils qu'on ne peut pas supprimer quelque chose qui est en ligne par la censure ?

La seule arme qu'ils ont est de rendre plus sexy l'offre légale. Que les catalogues soient plus étoffés et proposent l'intégralité des oeuvres existantes, qu'ils soient à un tarif acceptable autant par les plateformes qui les diffusent que par le public prêt à acheter des produits de qualité s'ils sont faciles d'accès.

L'offre illégale n'est utilisée que parce qu'elle est plus simple à trouver et mettre en place.

Pourquoi télécharge-t-on les séries étrangères dès leur diffusion ? Tout simplement pour ne pas attendre des mois avant de pouvoir les regarder en France. C'est pareil pour les films au cinéma, la musique, ... quoique pour la musique, le problème est différent : une sortie mondiale sur tous support est possible.

Il faut revoir la chronologie des médias et permettre la sortie des films au même moment au cinéma, en magasin et dans les sites de VOD. La mise en place dans les packs "illimités" pourra continuer à se faire avec un décalage. Les gens voulant profiter de la qualité d'un bon écran continueront à aller au cinéma (le piratage actuel ne les en empêche pas). Ceux qui téléchargent parce qu'ils veulent absolument voir tel ou tel film aujourd'hui même pourront le prendre dans une meilleure qualité sur leur télévision en le payant pour 24 ou 48 heures. Et ceux qui préfèrent garder et regarder les films quand ils le veulent continueront à acheter des DVD ou Blue-rays qui disparaissent de toute façon peu à peu des supermarchés et enseignes spécialisées (ce n'est pas le piratage qui en est la cause, c'est de pouvoir tout faire de son canapé et qu'accumuler des murs de DVD prend de la place pour rien).

Arrêtons de prendre les FAI comme les causes de tous les maux ! Le filtrage des réseaux ne sert à rien et ne peut pas fonctionner. Internet a été conçu pour ne pas pouvoir être arrêté en cas de guerre, ses contenus persisteront ailleurs si on ferme les sites déjà connus. Au pire ils passeront par des IP ou des prestataires étrangers.

Arrêtons de considérer les moteurs de recherche comme des pourvoyeurs de sites malsains ! Ajouter des règles de filtrage est toujours possible mais nuira tôt ou tard à des sites légitimes.

Frappons plutôt sur les régies publicitaires qui engraissent les sites "catalogues" de films piratés. Sans ces ressources, ils arrêteront de vampiriser le travail des autres. Les annonceurs et les régies publicitaires utilisées par les sites de piratage sont les proxénètes du oueb. C'est sur eux qu'il faut frapper ! C'est à eux de savoir qui utilise leurs script et ils ont toutes les capacités techniques et financières d'effectuer des vérifications régulières des sites qu'ils financent !

samedi, août 24 2013

Attaques en cours, protégez vos sites !

Il y a en permanence des attaques sur le oueb, on ne s'en aperçoit en général pas sauf quand c'est massif comme en ce moment contre les blogs WordPress.

C'est un peu l'avantage et l'inconvénient du oueb : les bons projets open source se retrouvent vite sur de très nombreux sites. Du coup, la moindre faille exploitée peut faire des ravages.

WordPress est globalement fiable, tant qu'on n'installe pas n'importe quoi comme thème ou extension et qu'on met en place des utilisateurs / mots de passe corrects.

Si vous n'y connaissez pas grand chose en sécurité informatique et en protection de votre blog, Gonzague Dambricourt avait bien résumé les trucs de base en avril. Je vous laisse lire tout ça et le mettre en place.

dimanche, septembre 30 2012

Marre de l'open source mal codé, pas maintenu, oublié par les utilisateurs

J'avais encore un serveur dans les choux ce matin. Un serveur pourtant en parfaite santé, qui fonctionne très bien depuis des années.

Impossible d'accéder à l'OS, la carte réseau répondait bien aux sollicitations par ping, j'ai du forcer une coupure de courant au risque de perdre des données et le bloc d'alimentation. Et là, je suis content d'avoir un Master Switch accessible à distance pour m'éviter un déplacement de deux heures pour une intervention de deux minutes en console !

Il y a quelques jours j'avais déjà repéré des ralentissements liés à des requêtes SQL gourmandes, mais rien de très anormal sur des grosses tables (forcément sans l'index qu'il faut pour les trier...).

Ce serveur est un mutualisé, il contient environ 200 sites de clients sur lesquels je ne suis jamais intervenu et une centaine de sites à moi ou gérés par des collègues freelances.

Pas de chance, c'est une fois de plus un site pas géré qui était touché par un robot utilisant un programme de soumission de formulaires pour bourriner avec des messages de spams.

Le hic n'est pas forcément qu'en quelques mois plusieurs millions d'enregistrements ont été mis dans la base de données inutilement (contenant des liens vers sites pornos, pilules d'extension de pénis et de bandaison ou autres merdouilles), mais plus que ces pages bourrées de spams étaient parfois affichées (car parcourues par des moteurs de recherche) et que par conséquent ça lançait en boucle la construction d'un index temporaire sur une table gigantesque bloquant ainsi les accès à la base de données, et par extension au serveur qui n'avait pas assez de ressources pour tout traiter.

Résultat des courses j'ai passé 3 heures à chercher la source du problème et la circonscrire. Le serveur a été inaccessible pendant près de 12 heures avec les sites présents dessus tous HS. Un samedi soir et dimanche matin, c'est pas la cata vus les sites mais par principe ça me gonfle.

Le logiciel utilisé sur le site concerné par cette attaque était une fois de plus un script open source, trouvé au hasard, non maintenu et sans protection contre ce genre de choses (le minimum étant d'éliminer le HTML de ce qu'on envoi dans un simple commentaire, le mieux étant de s'assurer que ledit commentaire est envoyé par le formulaire du site et non appelé en direct de l'extérieur et pour rappel, les captchas ne servent à rien si ce n'est faire chier les internautes).

Comme à chaque fois depuis que je fais de l'hébergement et perds du temps sur des accès extérieurs non sollicités, c'est un script qui n'a pas été maintenu, qui n'a pas été codé proprement et qui en plus n'était plus censé être utilisé par le site mais a quand même été laissé sur son FTP !

Ce qui est chiant, c'est que quand on me demande pourquoi je fais du personnalisé, développé par moi ou des collègues mais non basé sur de l'open source, on ne comprends pas mes arguments. Si les gens étaient capables d'installer les patchs sur leurs sites ça ne me poserait pas de problème, mais une fois que c'est en place la plupart n'y touchent plus et ne savent même pas qu'il y a des sources d'attaques possibles. De toute façon ils s'en foutent jusqu'à ce que ça se voit sur leurs pages ou que le site soit inaccessible ou qu'ils puissent plus envoyer d'email parce que leur quota est dépassé alors qu'ils n'en envoient pas (mais qu'un bot le fait pour eux sans qu'ils le sachent).

Cet incident est la goutte d'eau qui fait déborder le vase déjà trop plein : j'arrête l'hébergement mutualisé et dégage tout le monde. J'en ai marre de perdre du temps sur ce genre de choses pour 30 euros par an ! A compter de demain je ne renouvelle plus les sites et leur propose de s'héberger ailleurs (avec prestation d'assistance au transfert s'ils n'en sont pas capables eux-mêmes).

dimanche, août 12 2012

Tentative stupide de phishing

Parmi les centaines d'emails que je reçois chaque jour, il y a beaucoup de Viagra, de pharmacies canadiennes, de pilules des pays de l'est et de donzelles en manque de VISA et de mec riche... Il m'arrive comme tout le monde d'hériter de riches oncles inconnus du bout du monde ou d'être sollicité pour faire transiter de grosses sommes d'argent en France afin de détourner les fonds de pays surpeuplés et pauvres d'Afrique... etc

Enfin, si vous avez une boite email qui a été un jour diffusée sur une page web, vous devez savoir de quoi je parle. donc pas de surprise pour vous d'apprendre que je suis dans une famille de millionnaires mourants,tout comme vous. Si ça se trouve nous sommes même cousins !

Aujourd'hui, l'un des emails qui a attiré mon attention est un mesage de phishing tellement mal fichu que je ne comprends même pas pourquoi des gens se font baiser en y répondant !

Cher(e) Membre,

En raison de la congestion de touts les utilisateurs de compte émail  
et l'enlèvement de touts les comptes inutilisés suivant:MSN, HOTMAIL,  
LIVE, YAHOO, GMAIL, FREE, WANADOO, LIBERO, TISCALI, ORANGE ETC? le  
service des comptes émail serait obligé de fermer votre compte, vous  
devrez donc confirmer votre e-mail en remplissant vos informations de  
connexion ci-dessous pour confirmer que vous utilisez toujours votre  
compte émail.

Confirmation de votre identité. Vérification de votre compte Émail  
:ysevice19@ymail.com

Nom  
:...............................................................................
Prénom (s)  
:......................................................................
Date de naissance  
:............................................................
Adresse Émail  
:..................................................................
Mot de Passe  
:....................................................................
INFORMATION

Genre  
:..................................................................................
Pays / Territoire  
:....................................................................
Occupation  
:............................................................................

Ces informations seront utilisées pour vous fournir un accès  
personnalisé. Au cas où le formulaire n?est pas totalement rempli vous  
verrez votre compte suspendu en permanence dans les 48 heures pour des  
raisons de sécurité.
Merci pour votre compréhension

Assistance Internet

Si vous avez bien lu mes précédents textes sur la sécurité informatique, les hackings de sites web et le vol de données personnelles, vous comprendrez sans doute qu'en répondant à cet email, vous fournissez tout au destinataire pour qu'il puisse prendre votre vie. Cela lui permet d'accéder à votre boite à lettres et d'essayer tous les sites qui l'intéresse à partir de celle-ci : réseaux sociaux pour piéger vos amis ou envoyer des spams, sites bancaires, sites de vente par correspondance pour se faire livrer en un clic où il veut (de préférence chez des intermédiaires) ce qu'il veut à vos frais, ...

Certains utiliseront même ces informations pour vous cloner administrativement parlant. Cela vous permettra d'écoper de nombreux crédits à rembourser pour le compte de tiers, d'abonnements téléphoniques ou télévisuels pour des adresses auxquelles vous n'êtes jamais allé dans des boutiques de revendeurs peu scrupuleux qui se contentent parfois de photocopies de documents qui de toute façon sont imprimables par tout le monde maintenant qu'ils sont stockés en ligne.

Les indices qui vous permettront de déterminer si un email est du phishing ou un vrai, c'est tout d'abord les phrases incohérentes et les fautes d'orthographes à chaque mot (mais il faut déjà parfaitement lire et écrire le français pour les repérer donc je peux comprendre que certains ne passent pas cette étape). L'autre point important, c'est le mélange des genre : à aucun moment quelqu'un vous écrira pour vous parler de tous les fournisseurs d'emails ou d'accès à Internet.

Pour finir, il ne faut jamais donner vos mots de passe à qui que ce soit : Les banques, opérateurs téléphoniques et Internet les ont. Vos interlocuteurs n'en ont pas besoin pour accéder à vos dossiers et vos données stockées chez eux, par conséquent vous ne devez en aucun cas les communiquer par email ni par téléphone !

Concernant cet email, je pense qu'il sert aussi à constituer une base qui sera ensuite revendue car demander les occupations des gens sert soit à déterminer sur quels sites ils sont susceptible de s'être connectés (pour se faire passer pour eux), soit à leur envoyer ensuite des publicités et spams ciblés.

Tout ça pour dire que si vous recevez des emails d'inconnus, au nom d'une entreprise dont vous n'êtes pas client, il n'y a qu'une chose à faire : les jeter !

Quand ça concerne une entreprise dont vous êtes client, voyez si c'est lié à quelque chose que vous leur avez demandé et si ce n'est pas le cas et que vous avez un doute, contactez les en direct (parleur site ou leur support téléphonique dont vous trouverez le numéro sur le site. N'utilisez jamais les liens ni téléphones données dans un email "douteux", ils sont forcément faux !

samedi, août 11 2012

Et deux de plus...

Et oui, pas moins de deux histoires parlant de pertes de données ou de fuites se sont encore répandues cette semaine.

La première relate les pertes de données d'un journaliste suite à une attaque bien menée par un hacker. L'agresseur n'a eu qu'à passer quelques coups de fil au bon endroit pour obtenir à la fois les mots de passe et les emails du journaliste, mais du coup ça lui a permis d'en effacer les données numériques. L'histoire a été reprise par Le Figaro.

La seconde affaire est liée à des fuites d'informations personnelles. Après les sites de ecommerce et de stockage en ligne, c'est au tour des éditeurs de jeux massivement multijoueurs comme Blizzard. Voyez ce qu'il s'est produit sur Gizmodo qui en a révélé l'histoire.

Maintenant, j'aurais envie de dire à qui le tour ?

Pour que ça ne vous arrive pas, vous ne pouvez rien faire... quelqu'un qui veut accéder quelque part, en a les moyens ou les connaissance, trouvera toujours une porte d'entrée.

Tout ce que vous pouvez faire est de vous protéger au maximum : des mots de passes et des pseudos différents pour chaque site, plusieurs backups offline de toutes vos données dans des lieux différents.`

Passez un bon week-end ensoleillé et dormez sur vos deux oreilles (ce qui physiologiquement parlant n'est pas très facile à faire sans rouleau compresseur) !

jeudi, août 2 2012

Sécurité informatique et sites en ligne

La série de fuites de données privées continue sur le web.

La semaine dernière on apprenait que des comptes Dropbox avaient fuité suite à une erreur de manipulation d'un employé de Dropbox qui stockait ces données sur son compte, protégé par le même mot de passe qu'il utilisait sur un autre site internet s'étaient fait pirater. Qui dit même mot de passe, dit accès à toutes ses infos et par conséquent accès à tout ce qu'il met en ligne.

Aujourd'hui c'est au tour du site Pearl de se faire hacker et de voir les données de ses clients diffusées sur Internet. Leur erreur qui va coûter cher aux personnes dont les données vont circuler ? Ne pas crypter les mots de passe de leurs clients !

Du coup, si vous avez acheté chez Pearl et que vous utilisez toujours le même mot de passe sur d'autres sites (ou la même façon de créer des mots de passe), changez les sur TOUS LES SITES sur lesquels vous êtes inscrit !

Ce qui n'est pas normal, c'est que des informations bancaires auraient aussi pu être récupérées. Normalement, en France, les commerçants ne sont pas censés conserver les numéros de carte bancaire de leurs clients... mais bon, y a toujours des gros sites qui s'en foutent et les gardent pour "simplifier l'expérience d'achat et accélérer ce processus pour leurs clients". Résultat, quand ils se font pirater, ce sont encore les clients qui en prennent pour leur grade.

Si vos coordonnées bancaires sont stockées quelque part, demandez systématiquement leur suppression, ou prenez des abonnements à des cartes bancaires virtuelles comme le proposent certaines banques. Comme ça le numéro ne peut servir qu'une fois pour un montant fixe et ça n'est pas grave s'il circule après.

Quand vous créez des mots de passe, faites la méthode la plus simple : l'appui au hasard sur le clavier de l'ordinateur. C'est pas pratique, mais au moins vous êtes tranquilles.

Et je ne le répéterai jamais assez : faites des sauvegardes de tout ce que vous faites, conservez ces backups sur supports non connectés à Internet et hors de chez vous... et surtout contrôlez vos relevés bancaires. C'est fastidieux, mais ça évite de mauvaises surprises par le prélèvement en douce de petites sommes régulièrement.

mercredi, juillet 25 2012

Non, Dropbox n'est pas la solution de sauvegarde ultime !

La lecture de cet article de Daouda m'a provoqué une crise d'urticaire. Une fois de plus on conseille une solution de disque dur dans le nuage comme solution de sauvegarde alors que ça peut être pire que tout ! (bon, j'exagère un peu les choses, mais vous allez comprendre pourquoi en lisant ce qui suit)

Dropbox est un outil génial pour stocker des données en ligne, les récupérer depuis n'importe quel appareil, les partager avec des proches ou des collègues, les synchroniser entre différents ordinateurs. Je l'utilise au quotidien depuis quelques années et le préconise à mes clients lorsque cet outil correspond à leur utilisation (notamment de travailler sur les mêmes documents depuis plusieurs ordinateurs sans avoir de réseau d'entreprise ni de serveur) ou de pouvoir travailler à plusieurs sans les fatidiques envois d'email avec pièce jointe.

Le logiciel Dropbox à installer sur les ordinateurs permet de synchroniser le contenu d'un dossier de l'ordinateur avec un disque virtuel géré chez Dropbox. Ce disque stock toutes les données qu'on lui confie et gère même plusieurs versions (avec possibilité de revenir en arrière ou de récupérer des documents effacés depuis peu).

Ces fonctionnalités sont géniales et de nombreux logiciels, la plupart américains, font de même. Il suffit de chercher "online backup" ou "disque dur virtuel" sur les moteurs de recherche pour les trouver.

Ce qu'il faut savoir de ces sociétés, c'est qu'elles possèdent de nombreux serveurs de stockage et y mettent donc nos données en les protégeant du mieux qu'elles peuvent. Aucune ne s'engagent à ce que ces données puissent être restituées à tout moment dans leur intégralité. je dis bien aucune !

Confier ses backups à Dropbox ou à un autre logiciel du même genre vous permet effectivement d'être serein car ça se fait automatiquement, à chaque modification des fichiers / dossiers synchronisés, mais voilà : ça se fait tout seul vers des serveurs dont vous ne savez rien.

Les risques liés à ces solutions sont nombreux. Il faut en être conscient lorsqu'on les utilise.

Premier risque : la cessation d'activité.

L'éditeur de Dropbox comme n'importe quelle société peut couler du jour au lendemain. S'ils n'ont pas prévu de procédure dans ce cas vos données seront perdues ou au mieux cédées à un repreneur dont vous ignorez totalement ce qu'il en fera.

Second risque : la perte de disques durs.

Même chez un hébergement de données on peut avoir des crash disques, des incendies, des machines qui lâchent et des données perdues. Ce n'est pas parce qu'ils annoncent que tout est redondant que ça l'est vraiment... sinon ils ne s'abstiendraient pas de garantir l'intégrité des données qu'on leur confie.

Troisième risque : l'usurpation d'identité.

Ces disques virtuels et leurs logiciels sont associés à des comptes utilisateurs. On y trouve donc un pseudo (généralement une adresse email) et un mot de passe.

Etrangement la plupart des gens utilisent leur adresse email principale (donc que tout le monde connaît) comme pseudo. Quant au mot de passe, on en revient toujours aux classiques dates de naissances, noms des enfants ou du chien, prénom de l'être aimé, ... tout ça se retrouve facilement pour quelqu'un qui veut les obtenir.

Il est donc possible, si vous avez des identifiants trop simples, que quelqu'un les trouve et se connecte à votre compte pour en récupérer les données. C'est déjà gênant en soi, mais n'oubliez pas que s'il les modifie ou les supprime, ce sera automatiquement modifié ou supprimé de tous les ordinateurs synchronisés... et ça, sans que vous ne vous en rendiez compte jusqu'au jour où vous voulez utiliser un fichier disparu !

Quatrième risque : le piratage à la source.

Et bien oui, quelqu'un qui veut nuire peut toujours trouver une solution pour y parvenir.

Attaquer les hébergements de données directement chez eux est toujours possible. Certaines ont réussi ces derniers mois et on parfois coûté cher aux victimes qui n'y pouvaient plus rien.

Cinquième risque : le détournement de données depuis chez vous.

Ces logiciels de synchronisation dialoguent avec des serveurs sur internet selon un langage défini par leurs éditeurs. Ce langage peut s'extrapoler si on a les moyens d'écouter ce qui circule entre un client (par exemple le programme Dropbox sur votre ordinateur) et un serveur (par exemple les serveurs de stockage de Dropbox). Bien entendu c'est souvent crypté, mais en informatique, quand on veut, on peut toujours !

A quoi ça servirait ? Tout simplement à détourner tout ce que vous synchronisez depuis une connexion internet habituelle, modifier les contenus que vous stockez ou plus simplement les effacer.. une fois de plus sans que vous ne vous en rendiez compte jusqu'à ce que vous en ayez besoin.

Sixième risque ?

Je vous laisse imaginer, car tout est possible !

Pourquoi utiliser Dropbox et les autres ?

Ayant énuméré ces quelques failles exploitables (et exploitées) des systèmes, j'espère que vous avez maintenant une meilleure idée du fonctionnement de ces logiciels de synchronisation en ligne. D'ailleurs, je parle de synchronisation, pas de sauvegarde, la différence est énorme.

Dropbox et ses concurrents sont des logiciels pratiques. Il faut juste les utiliser n connaissance de cause et pour de bonnes raisons.

Si vous avez plusieurs ordinateurs connectés à Internet, ils permettent de synchroniser des données entre eux sans vous embêter à le faire. Ok pour des trucs de base, mais gare aux données sensibles qui pourraient être altérées en route.

Si vous travaillez à plusieurs sur des documents, partager un dossier Dropbox entre utilisateurs les synchronise sur tous les ordinateurs des participants. C'est vraiment très pratique et utile. Reste qu'il faut s'assurer que les participants n'aient pas de virus sur leur machine pour éviter qu'il ne se propage de la même manière... et en toute transparence (donc antivirus à jour chez tout le monde obligatoire, de préférence pas le même pour tous). De plus il vaut mieux garder une copie de travail des documents et ne mettre dans le dossier Dropbox que les versions finales ou n attente de commentaires. Comme ça, si quelqu'un l'efface par mégarde, que ça s'efface donc automatiquement chez tout le monde, vous avez toujours la dernière version sur votre ordinateur.

Si vous êtes en voyage, vous pouvez utiliser l'interface web (ou un autre appareil) pour ajouter des fichiers à votre Dropbox, par exemple les photos que vous avez prise dans la journée afin de libérer la carte mémoire de votre appareil. Vous les retrouverez ainsi normalement chez vous à votre retour.

Faites quand même attention à ce que vous faites lorsque vous utilisez l'ordinateur de quelqu'un d'autre (et pire dans un cybercafé). On ne sait jamais trop s'il est sain et s'il n'y a pas un logiciel espion qui enregistrerait tout ce qui est tapé, dont les mots de passe. Donc pas d'activité sensible en dehors de chez vous ou sur la machine d'inconnus. (et oui, parfois il faut être parano avec l'informatique)

Enfin, si vous allez bosser ailleurs et pensez avoir besoin de documents de travail et pas de clé USB sous la main, vous pouvez les glisser dans votre dossier Dropbox et les récupérer où vous travaillez (à condition de l'avoir laissé finir la synchronisation avant de couper l'ordinateur).

Que faire pour les sauvegardes ?

Vous l'aurez bien compris : pour moi Dropbox et ses concurrents ne sont pas des solutions de stockage pérenne et ne doivent en l'occurrence pas être utilisés comme systèmes de sauvegarde.

Pour sauvegarder vos données, il y a plusieurs façons de faire. Mais attention : tout dépend d'une organisation propre de votre façon de travailler.

La première des choses à faire est de ne pas éparpiller vos documents un peu n'importe où au hasard des dossiers de votre ordinateur. Vous vous devez d'appliquer cette consigne stricte pour que les sauvegardes de vos données soient complètes et exploitables.

Sur PC sous Windows, mettez tout dans "Mes Documents", puis dans des sous-dossiers de ce dossier. NE mettez pas tout en vrac, vous ne vous y retrouveriez pas. Sur Mac ou sous Linux, vous avez un dossier "Documents" ou "Données personnelles". Pareil que pour Windows, vous devez créer des sous-dossiers et y stocker systématiquement vos données (documents, photos, vidéos, musiques, sites web, ...).

Une fois que tout est bien rangé sur votre ordinateur, vous devez régulièrement copier ce dossier qui contient tout vers un autre appareil. Qu'il s'agisse d'un disque dur externe, d'un serveur sur Internet loué que pour ça, ...

Si vous utilisez des disques durs externes ou des clés USB, utilisez en plusieurs différents. Faites une rotation de ces supports, car si l'un d'eux lâche, vous perdez tout, donc n'en avoir qu'un n'est pas sécurisé.

Le niveau basique de la sécurisation veut que ce support externe (disque dur, clé USB, ...) soit ensuite stocker hors de chez vous. Si le logement ou le bureau brûle, il est préférable de ne pas avoir les originaux et la copie au même endroit, sinon vous perdez tout.

Si vous archivez en FTP (ou autre technologie) vers un serveur via Internet, même chose : prenez en deux, et de préférence chez deux prestataires ou au moins deux datacenter différents.

Si vous en avez les moyens, vous pouvez aussi utiliser un serveur de stockage chez vous (serveur NAS). Au lieu de travailler sur "mes documents", vous pourrez travailler sur ce serveur qui serait vu comme un disque dur externe par votre ordinateur, mais avec un certain nombre de sécurités comme les accès par mot de passe et la redondance locale des données (système RAID 1 minimum).

Attention quand même à quelque chose : ce n'est pas parce que vous utilisez un NAS que vous êtes protégé. Ca limite les risques de crash disque ou en cas de vol d'ordinateur, mais il faut quand même en faire un backup quelque part... et donc de préférence en avoir un sur place et un ailleurs, les mettre en relation pour qu'ils se dupliquent.

Une dernière chose d'importance : testez vos sauvegardes ! De temps en temps, allez chercher un fichier au hasard sur le périphérique de stockage afin de vous assurer qu'il est bien lisible.

Vous pouvez acheter des logiciels qui automatisent ces sauvegardes de vos ordinateurs ou d'une arborescence. Il y a par exemple True Image d'Acronis. Sur Mac, usez et abusez de Time Machine. C'est une merveille et je regrette qu'il ne soit pas disponible sur d'autres plateformes (un copyright d'Apple en interdisant le portage à l'identique).

Je pense avoir fait le tour de la question. Vous savez donc pourquoi Dropbox n'est pas un système de backup, mais dans quelle mesure il reste un outil génial et pratique pour un usage au quotidien.

mardi, janvier 11 2011

Emmanuel Moire, deuxième... si je puis dire.

Samedi je parlais de la petite animation du web suite à la diffusion de photographies d'Emmanuel Moire nu, prises par lui-même, depuis son téléphone mobile (un iPhone) et diffusées par lui sur un site spécialisé avant qu'elles ne soient "massivement" rediffusées en ligne. Dans mon billet je m'étonnais que seuls les sites Internet, essentiellement gay, avaient relayé l'information et que personne dans les médias traditionnels pourtant friands de ce genre de mésaventure n'en ait parlé.

Il se trouve que mon métier d'hébergeur me place dans une position intéressante lors de ce genre d'affaires. En effet, l'un des sites ayant repris les photos d'Emmanuel Moire nu devant son miroir est un client à moi... et que j'ai par conséquent été destinataire d'une mise en demeure de la part de l'avocat d'Emmanuel Moire.

La raison invoquée par le courrier de mise en demeure est simplement (et légitimement) l'utilisation non autorisée de photographies du chanteur. Celui-ci les a mises sur un site, cela n'autorise pas les autres à les reprendre.

Mon client avait déjà retiré ces photos du coup il n'a pu que me confirmer que le ménage était déjà fait, ce que j'ai indiqué de ce pas à l'expéditeur de la mise en demeure. Le sujet est clôt nous concernant (sauf si je découvre qu'un autre de mes clients les a prises aussi).

Cependant cette histoire met en cause plusieurs points du droit français concernant le droit à l'image des personnalités publiques et aussi une nette défaillance de la maison de disque d'Emmanuel Moire.

Commençons par la maison de disques et le chanteur...

Emmanuel Moire, étant un homme célibataire, bien foutu au demeurant, fait comme tous les hommes de sa génération : il se crée des profils sur des sites de rencontres et y publie des photos de lui. Certains sites, plus coquins, accueillent des photos de mecs nus pris avec leur iPhone et il a joué le jeu. Le hic, c'est qu'étant connu, des gens ont vu qui il était et se sont emparés de ses photos ce qui a fait boule de neige.

La maison de disques d'Emmanuel, lorsqu'elle a signé le contrat qui les lie, a sans doute oublié de coacher son poulain et de lui expliquer qu'étant devenu une personnalité publique, tout visuel de lui un peu osé circulerait à la vitesse grand V et sans possibilité d'intervenir réellement. Plutôt que de lui rappeler ces bases de la communication publique pour un people et de la gestion de son image (que j'espère qu'ils vont donner à leurs autres chanteurs et chanteuses),,. la maison de disque s'insurge par la présence de photos de nus de son chanteur sur des sites Internet et part en faire la chasse à coup de semonces d'avocats... les seuls dans l'histoire qui y gagnent vraiment (ce qui est justifié, ils font leur job).

Du coup Emmanuel n'aura probablement plus le droit de traîner sur des sites de rencontre sous peine d'avoir des soucis avec sa maison de disques et on ne pourra plus profiter visuellement de ses charmes sauf à avoir la possibilité de coucher avec lui...

Ca, c'est pour la partie plaignant, coupable de la diffusion volontaire de ses photos en connaissance de cause, car faut pas non plus croire qu'il espérait que seul le site où il a mis ses photos allait les diffuser. Il connait très bien le web et comment ça fonctionne. C'est un coup de pub comme un autre (même s'il n'est pas totalement intentionnel) !

Voyons les choses côté web maintenant.

Ceux qui enfreignent le droit à l'image sans trop comprendre ce qu'ils font ou en connaissance de cause espérant que nul ne viendra les faire chier de reprendre un visuel qui a été mis volontairement en ligne par la personne photographiée.

La loi française indique clairement que toute personne est propriétaire à vie de son image, que nul n'est autorisé à diffuser des photos de quelqu'un sans en avoir eu l'autorisation préalable (hors photos de groupes dans la rue ou manifestations et évènements très particuliers).

Sur Internet, la plupart des gens croient que lorsque quelque chose est vu sur un site, il est disponible, gratuit et dupliquable à l'infini. Hors tout n'est pas à disposition, rien n'est vraiment libre de droit sauf les documents (textes, photos, audios ou vidéos) spécifiquement diffusés par leurs propriétaires comme des contenus libres. Il n'est donc par défaut pas autorisé de dupliquer quoi que ce soit en dehors d'une copie privée (que l'on paie chèrement à coup de taxes sur tout ce qui est électronique). Diffuser quelque chose sans avoir au préalable obtenu le droit de le faire nous met hors la loi.

Ce n'est par exemple pas parce qu'une photo se trouve sur Google Images qu'on a le droit de l'utiliser sur son site... Google Images étant déjà à la limite (ou au delà) de la légalité en proposant ces photos ou dessins !

Du coup, même si Emmanuel Moire en diffusant des photos de lui nu aurait pu y réfléchir et réaliser qu'il faisait une connerie (ou un bonne promo, vus son corps de rêve et ses attributs masculins), les personnes qui ont pris la photo et l'ont mise sur leur site sont dans l'illégalité la plus totale. Emmanuel, ses avocats et (par extension) sa maison de disques sont en droit de les attaquer ou de les sommer de faire du ménage sur leurs sites, ce qu'ils sont en train de faire.

Moralité : Avant de mettre quelque chose en ligne sur un site, vérifiez que vous êtes bien en droit de le faire... et ayez bien en tête que même si ce n'est pas autorisé, ce que vous diffusez sera repris par d'autres !

Si les maisons de disque rappelaient cette règle simple à leurs esclaves, ça économiserait bien de la paperasse aux hébergeurs et diminuerait d'autant les problèmes de droit sur Internet !

L'une des références de ma bibliothèque sur le droit à l'image est un ouvrage de 2002, il s'intitule "Le photographe" et a été écrit par Alain Cabrit. Je vous le recommande vivement.

mercredi, février 3 2010

La législation de la vente à la sauvette et le téléchargement illégal

En lisant le titre de ce billet, vous vous demandez sans doute ce que je veux dire, et bien rassurez-vous, ça vient et vite même !

Vous n'êtes pas sans savoir que télécharger des oeuvres musicales ou visuelles est globalement interdit lorsque leurs auteurs ne disent pas le contraire ou que le site ne paie pas les droits liés à la diffusion de ces oeuvres. En France, on a un boulet qui va bientôt entrer en action (pour rien) sur le web, c'est HADOPI.

HADOPI est chargée de récolter les adresses IP trouvées par une société privée mandatée par des majors (ou sociétés de production, d'édition ou de gestion de droits d'auteurs), de les transmettre aux fournisseurs d'accès concernés, et de faire envoyer des emails d'avertissement puis de lancer des procédures avec amende et coupure de la connexion Internet à la clé.

HADOPI surveillera les réseaux P2P puisque ce sont les seuls à pouvoir être "surveillés" (comprendre "espionner"), mais le téléchargement n'en est plus là... et la diffusion d'oeuvres sans paiement des droits s'est tellement démocratisée qu'il y a maintenant des réseaux de vendeurs à la sauvette qui s'y sont lancés.

Si vous êtes sur Paris, vous avez peut-être croisé des vendeurs de cigarettes Marlboro marocaines à la sortie du métro Barbès, sur les boulevards autour, et dans certains points chauds de la capitale. Il y avait aussi les vendeurs de posters divers, de jouets pas aux normes et autres babioles clinquantes pour amuser les gamines ou leurs mères à pas cher.

Désormais, nous avons aussi droit à la vente de DVD gravés au burin... sans autorisation pour la diffusion, ni bien entendu pour la revente.

Pour acheter à pas cher des oeuvres déjà sorties en DVD, vous pouvez par exemple arpenter en journée les couloirs de la station République où se sont installés ces vendeurs à la sauvette. Ils font les choses bien : une pochette plastifiée, un DVD gravé et une copie de la jaquette pour montrer ce qu'ils vendent.

Ce que je trouve dingue, c'est que cela fait plusieurs fois en deux mois que je passe devant et qu'ils ne semblent pas avoir été inquiétés par les autorités.

On nous gonfle à foutre des hommes en armes partout au point de nous plonger dans un climat d'insécurité plus grand que s'ils n'y étaient pas, et ils ne font même pas le ménage... Mais que fait la police ?