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Mot-clé - droit à l image

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samedi, février 26 2011

La diplomatie française débande, que font les maisons de disque ?

Vous n'êtes pas sans savoir que suite aux renversements de situation dans les pays de l'autre côté de la mer Méditerranée, la France a pris un petit coup à son image de marque. Le fait d'avoir été l'amie des "dictateurs" durant des décennies n'aide pas trop à améliorer l'image de notre diplomatie, même si à la limite ça fait aussi partie du jeu.

Il se trouve que dans les derniers mouvements politiques dans nos ambassades, un nouvel ambassadeur a été nommé en Tunisie pour nous représenter. Forcément, il s'est fait remarquer dès son arrivée du coup tout le monde tente de dénicher un truc pour le titiller et énerver un peu plus notre Président et l'UMP.

La dernière trouvaille est assez banale en fait : des photos de Boris Boillon en maillot de bain sur la plage alors qu'il était probablement en vacances et faisait ce que tout bon français qui se respecte fait, à savoir des photos de lui pour les mettre sur son profil d'un réseau social !

Le hic, c'est qu'il est plutôt bien foutu et que de nombreux sites et médias se sont amusés à se moquer de lui ou supposer des choses quand à sa sexualité. Forcément, ça ne lui plait pas et la surexposition (stupide) de cette photo va encore faire parler d'elle quelques temps puisqu'il aurait décidé de faire respecter son image et l'utilisation de sa photo par la voie de la justice... d'après ce qu'on a pu lire hier sur un profil Twitter portant son nom (mais j'ignore s'il est bien à lui).

Du coup, comme cette histoire m'en rappelle plein d'autres, comme la récente diffusion d'une photo d'Emmanuel Moire nu, prise et publiée par lui-même sur Internet, j'aimerais savoir une chose sur la formation des diplomates. Savent-ils ce qu'est Internet ?

Bon, que des artistes qui étalent leur vie privée à longueur de magazines ou de pages web se laissent dépasser, que leurs maisons de disques ne gèrent pas leur image comme elles le voudraient, c'est une chose... mais que des ambassadeurs se fassent piéger dans les mêmes méandres, et que la presse traditionnelle enchaîne à sont tour parce qu'elle a envie de casser du sucre sur quelqu'un, je trouve ça très étrange.

Dans cette histoire de photo d'un beau mec devenu ambassadeur, la presse devrait arrêter de débloquer et se calmer un peu ! Ca permettrait de parler enfin de choses intéressantes entre la France et la Tunisie, car mine de rien nous avons plein de choses à faire ensemble autres que de se foutre de la belle gueule de notre nouvel ambassadeur sur place !

Ce qui me gêne aussi dans tout ça c'est l'apparente incrédulité de Boris Boillon lorsqu'il découvre qu'une photo de lui en maillot de bain peut faire couler autant d'encre, même virtuelle. Il est bien foutu, il est sur le devant de la scène politique suite à une gaffe qu'il a faite, c'est logique que des gens fouillent et bavent (souvent d'envie) devant cette photo. Ne sait-il pas plus que de jeunes chanteurs que ce qui est mis sur Internet, de façon publique, circulera forcément un jour sur la toile sans qu'on ne puisse rien y faire ?

Mais qu'est-ce qu'on apprend donc à nos hommes politiques dans leurs écoles surcôtées ? Juste à voter tout et n'importe quoi sans connaître les choses et réagir au quart de tour dès que quelque chose de prévisible leur échappe totalement ?

J'voudrais pas insister, mais Internet, en France, ça a commencé en 1995. Il serait temps que toutes les personnalités publiques soient informées que ce qu'elles y font y restera et qu'une fois que quelque chose est donné en pâture au public, il va forcément s'en emparer un jour ou l'autre !

Mon conseil à Boris Boillon, c'est de tester ses connaissances sur la protection de sa vie privée avec la superbe application gratuite faite par la CNIL et disponible sur iOS (iPhone, iPod, iPad). Et ce conseil est aussi valable pour toutes les personnes amenées à lire ce message un jour. Ca pourra toujours vous servir de comprendre un peu plus ce qui se passe sur Internet quand vous y surfez ou laissez vos infos.

mardi, janvier 11 2011

Emmanuel Moire, deuxième... si je puis dire.

Samedi je parlais de la petite animation du web suite à la diffusion de photographies d'Emmanuel Moire nu, prises par lui-même, depuis son téléphone mobile (un iPhone) et diffusées par lui sur un site spécialisé avant qu'elles ne soient "massivement" rediffusées en ligne. Dans mon billet je m'étonnais que seuls les sites Internet, essentiellement gay, avaient relayé l'information et que personne dans les médias traditionnels pourtant friands de ce genre de mésaventure n'en ait parlé.

Il se trouve que mon métier d'hébergeur me place dans une position intéressante lors de ce genre d'affaires. En effet, l'un des sites ayant repris les photos d'Emmanuel Moire nu devant son miroir est un client à moi... et que j'ai par conséquent été destinataire d'une mise en demeure de la part de l'avocat d'Emmanuel Moire.

La raison invoquée par le courrier de mise en demeure est simplement (et légitimement) l'utilisation non autorisée de photographies du chanteur. Celui-ci les a mises sur un site, cela n'autorise pas les autres à les reprendre.

Mon client avait déjà retiré ces photos du coup il n'a pu que me confirmer que le ménage était déjà fait, ce que j'ai indiqué de ce pas à l'expéditeur de la mise en demeure. Le sujet est clôt nous concernant (sauf si je découvre qu'un autre de mes clients les a prises aussi).

Cependant cette histoire met en cause plusieurs points du droit français concernant le droit à l'image des personnalités publiques et aussi une nette défaillance de la maison de disque d'Emmanuel Moire.

Commençons par la maison de disques et le chanteur...

Emmanuel Moire, étant un homme célibataire, bien foutu au demeurant, fait comme tous les hommes de sa génération : il se crée des profils sur des sites de rencontres et y publie des photos de lui. Certains sites, plus coquins, accueillent des photos de mecs nus pris avec leur iPhone et il a joué le jeu. Le hic, c'est qu'étant connu, des gens ont vu qui il était et se sont emparés de ses photos ce qui a fait boule de neige.

La maison de disques d'Emmanuel, lorsqu'elle a signé le contrat qui les lie, a sans doute oublié de coacher son poulain et de lui expliquer qu'étant devenu une personnalité publique, tout visuel de lui un peu osé circulerait à la vitesse grand V et sans possibilité d'intervenir réellement. Plutôt que de lui rappeler ces bases de la communication publique pour un people et de la gestion de son image (que j'espère qu'ils vont donner à leurs autres chanteurs et chanteuses),,. la maison de disque s'insurge par la présence de photos de nus de son chanteur sur des sites Internet et part en faire la chasse à coup de semonces d'avocats... les seuls dans l'histoire qui y gagnent vraiment (ce qui est justifié, ils font leur job).

Du coup Emmanuel n'aura probablement plus le droit de traîner sur des sites de rencontre sous peine d'avoir des soucis avec sa maison de disques et on ne pourra plus profiter visuellement de ses charmes sauf à avoir la possibilité de coucher avec lui...

Ca, c'est pour la partie plaignant, coupable de la diffusion volontaire de ses photos en connaissance de cause, car faut pas non plus croire qu'il espérait que seul le site où il a mis ses photos allait les diffuser. Il connait très bien le web et comment ça fonctionne. C'est un coup de pub comme un autre (même s'il n'est pas totalement intentionnel) !

Voyons les choses côté web maintenant.

Ceux qui enfreignent le droit à l'image sans trop comprendre ce qu'ils font ou en connaissance de cause espérant que nul ne viendra les faire chier de reprendre un visuel qui a été mis volontairement en ligne par la personne photographiée.

La loi française indique clairement que toute personne est propriétaire à vie de son image, que nul n'est autorisé à diffuser des photos de quelqu'un sans en avoir eu l'autorisation préalable (hors photos de groupes dans la rue ou manifestations et évènements très particuliers).

Sur Internet, la plupart des gens croient que lorsque quelque chose est vu sur un site, il est disponible, gratuit et dupliquable à l'infini. Hors tout n'est pas à disposition, rien n'est vraiment libre de droit sauf les documents (textes, photos, audios ou vidéos) spécifiquement diffusés par leurs propriétaires comme des contenus libres. Il n'est donc par défaut pas autorisé de dupliquer quoi que ce soit en dehors d'une copie privée (que l'on paie chèrement à coup de taxes sur tout ce qui est électronique). Diffuser quelque chose sans avoir au préalable obtenu le droit de le faire nous met hors la loi.

Ce n'est par exemple pas parce qu'une photo se trouve sur Google Images qu'on a le droit de l'utiliser sur son site... Google Images étant déjà à la limite (ou au delà) de la légalité en proposant ces photos ou dessins !

Du coup, même si Emmanuel Moire en diffusant des photos de lui nu aurait pu y réfléchir et réaliser qu'il faisait une connerie (ou un bonne promo, vus son corps de rêve et ses attributs masculins), les personnes qui ont pris la photo et l'ont mise sur leur site sont dans l'illégalité la plus totale. Emmanuel, ses avocats et (par extension) sa maison de disques sont en droit de les attaquer ou de les sommer de faire du ménage sur leurs sites, ce qu'ils sont en train de faire.

Moralité : Avant de mettre quelque chose en ligne sur un site, vérifiez que vous êtes bien en droit de le faire... et ayez bien en tête que même si ce n'est pas autorisé, ce que vous diffusez sera repris par d'autres !

Si les maisons de disque rappelaient cette règle simple à leurs esclaves, ça économiserait bien de la paperasse aux hébergeurs et diminuerait d'autant les problèmes de droit sur Internet !

L'une des références de ma bibliothèque sur le droit à l'image est un ouvrage de 2002, il s'intitule "Le photographe" et a été écrit par Alain Cabrit. Je vous le recommande vivement.

vendredi, janvier 29 2010

Droit d'auteur ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre ?

Ce que je trouve assez drôle à lire sur de très nombreux sites, blogs ou profils Facebook pompant photos et vidéos sur d'autres sites, sans demander l'autorisation ni se poser de question, c'est ce genre de phrases :

Sauf mention contraire, toutes les photos et vidéos publiées sur XXX sont protégées par les lois sur le copyright et appartiennent à leurs auteurs ou ayants droits respectifs. Si vous êtes propriétaire d'une photo ou vidéo publiée ou si vous apparaissez sur une photo ou êtes mentionné dans un article et que vous souhaitez exercer votre droit à la vie privée ou aux droits d'auteur, merci de me contacter afin que je puisse traiter votre demande.

Non seulement ils sont conscients que ce qu'ils volent n'est pas libre, mais en plus ils proposent dans leur grande générosité de faire le ménage si par inadvertance le propriétaire de l'un de ces contenus (photo ou vidéo) venait à tomber dessus.

Vive l'hypocrisie généralisée...