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Mot-clé - filtrage du net

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jeudi, janvier 3 2013

Non au blocage par défaut des publicités en ligne !

Free a introduit une option, activée par défaut, dans le nouveau firmware de la Freebox Revolution publié aujourd'hui.

Sur le principe de permettre aux internautes de bloquer les publicités (à condition qu'ils puissent choisir sur quels sites ils n'en veulent plus et sur quels sites ils acceptent de les voir), ça ne me pose pas de problème. Tout le monde peut déjà le faire actuellement en installant des extensions très bien faites sur leurs navigateurs.

Ce qui me gêne dans cette option, c'est qu'elle soit ajoutée "en douce" (quoiqu'avec tous les éditeurs de sites qui gueulent depuis deux heures on va en entendre parler) et surtout qu'elle soit activée par défaut.

En clair, tous les sites utilisant les réseaux publicitaires blacklistés par Free vont se retrouver sans revenu lorsque des freenautes iront les visiter. C'est la publicité qui finance le web gratuit, sans pub, les éditeurs de sites ne pourront que faire payer des accès ou vendre des produits ou fermer leurs sites.

Supprimer systématiquement les publicités, c'est tuer l'internet gratuit censé être si cher au coeur des dirigeants de Free...

Ca, je ne doute pas une seule seconde que Xavier Niel en soit conscient. Il investit suffisamment dans des projets financés que par la pub pour qu'il sache pertinemment ce qu'il fait et l'impact qu'aura l'activation systématique de ce bloqueur de pubs.

Désactiver par défaut la publicité, c'est aussi filtrer les contenus que les internautes demandent, sans qu'ils en soient conscients. Ca va à l'encontre des fondements mêmes de ce qui est censé être un web libre.

En tant qu'éditeur de sites web, je survis parce que des internautes cliquent de temps en temps sur les publicités de mes nombreux sites, achètent des produits en affiliation ou sur lesquels je touchent des commissions sur vente. Supprimer les publicités sur le réseau de Free (que j'utilise ou pas les réseaux publicitaires blacklistés) ne peut que nuire à mon activité. Par conséquent, si d'ici une semaine Free n'est pas revenu en arrière en déactivant cette option par défaut et en proposant une liste blanche et une liste noire des sites à bloquer, librement modifiable par ses abonnés dans leur Freebox Server, je couperai l'accès à mes sites à toutes les IP provenant du réseau de Free (et changerai de FAI dans la foulée pour OVH).

dimanche, décembre 23 2012

Twitter, responsable ou coupable ?

Depuis quelques semaines des gosses débiles, haineux et illettrés ont compris comment se servir du "réseau social" Twitter que je préfère continuer à considérer comme un site de micro bloging.

Je n'aurais rien contre la venue de nouveaux sur le réseau s'ils ne s'amusaient pas à balancer des tweets haineux ou discriminatoires avec des hashtags comme #unbonjuif, #simonfilsetaitgay, #simonfilsetaitnoir et ainsi de suite.

Au départ ils ont trouvé ça amusant, mais ça a vite dégénéré ce week-end avec ces hashtags en tête des mots clésFrance.

Forcément, leur connerie titille les plus bas instincts et sous prétexte de s'amuser, de choquer ou d'être le plus retweeté, ils ont pondu tout ce qui pouvait se faire d'homophobie, antisémisisme et racisme.

Le hic, c'est que Twitter n'a rien fait malgré les nombreuses demandes d'intervention... les journaux se sont émus des tweets antisémites d'il y a quelques jours, mais rien concernant l'homophobie (qui semble si normale) entre vendredi et hier. Ils se réveillent seulement aujourd'hui (c'est pas faute de les avoir interpellés), en faisant des articles creux se contentant de reprendre les tweets les plus moches et en imputant la faute à Twitter.

Le partie socialiste (PS) a également émis un communiqué de presse demandant à Twitter de faire régner la loi française sur son réseau, oubliant au passage de dire que les émetteurs de ces tweets devraient être poursuivis par la justice ou à minima punis par leurs parents (qui ne savent sans doute pas ce qu'est Twitter ni que leurs enfants y sont).

Ce qui me gêne dans tout ça, c'est que Twitter ne peut rien faire: ni légalement, ni techniquement. C'est une plateforme sur laquelle les gens s'expriment librement et sont responsables de leurs messages, tout comme n'importe quel site hébergeant des blogs ou des vidéos. Twitter n'est en rien responsable de ce qu'on diffuse par son intermédiaire (sinon il faudrait revoir la jurisprudence concernant YouTube et DailyMotion qui se sont cachés bien souvent derrière leur statut de fournisseur de service d'hébergement).

Les coupables, ce sont les centaines d'abrutis, à peine adolescents, qui s'adonnent à ces messages.

Comment un site pourrait-il faire pour éliminer les messages de haine émis par les uns ou les autres sans filtrer le contenu de tous les messages par des systèmes de filtrage automatisés et ainsi éliminer des messages qui n'ont rien à voir ?

Twitter est responsable d'avoir laissé les comptes signalés continuer à déverser leurs insultes, mais n'est en rien coupable de l'existence de ces messages. De plus, en France, un hébergeur n'est pas autorisé à supprimer le contenu qu'il héberge à moins d'avoir été sollicité en ce sens par les autorités... et Twitter n'est pas français, donc ne dépend pas de notre législation. Twitter ne pouvait donc faire qu'une chose : supprimer les hashtags litigieux de sa TT afin de limiter l'impact et la visibilité de ceux-ci.

Le problème avec ce genre de débordement, c'est qu'une fois de plus on va parler de filtrage du net dont la seule véritable valeur est l'absence de filtrage... en clair, on n'est pas sorti de l'auberge et y a encore beaucoup de travail à faire dans la vraie vie pour que ces petits cons cessent de polluer l'Internet et de répandre des idées qui tuent chaque années de nombreuses personnes.