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vendredi, février 14 2014

Mésaventure à la mairie de Besançon

Grâce à un contact sur Twitter, je suis tombé sur cet article de BFM et je ne peux m'empêcher de réagir.

Il semblerait que le syndrome de la clé USB ait encore frappé : pour diffuser des informations éducatives, la mairie de Besançon a fait distribuer des clés figées avec des liens vers des sites qui semblaient intéressants pour les élèves de CE2 de la ville.

Ce qu'ont oublié les auteurs du contenu de ces clés USB, c'est qu'Internet est un monde en mouvement permanent et que les sites peuvent disparaître du jour au lendemain ou pire être remplacés de façon totalement automatique par des choses bien moins montrables à de jeunes enfants !

Alors bien sûr, on pourrait dire que les parents n'ont qu'à utiliser un logiciel de contrôle parental pour protéger l'accès à internet quand leurs enfants l'utilisent. On peut aussi dire que c'est aux parents d'enfants de CE2 de les guider dans leur apprentissage de l'ordinateur et encore plus lorsqu'ils surfent afin d'éviter qu'ils ne tombent sur un site éducatif reconverti à la pornographie. On pourrait aussi dire que tout parent d'enfants doit avoir au moins lu la brochure conçue par la gendarmerie nationale afin de leur donner les règles de base quand ils ont un ordinateur et une connexion sur les mondes virtuels.

Mais tout remettre dans le camp des parents n'est pas non plus la solution : il faut aussi éduquer les auteurs de sites, livres et applications à destination des enfants qui renverraient vers des sites Internet qui ne leur appartiennent pas.

Internet est un monde qui bouge en permanence. Un site, aussi beau et intelligent soit-il peut avoir disparu le lendemain de votre visite. Les adresses peuvent changer, les noms de domaines expirer, les sites disparaître ou être revendus...

La règle de base lorsqu'on donne à quelqu'un une liste de sites que l'on ne peut pas maintenir (cas typique des outils multimédias proposés sur CD ou clé USB), c'est de passer par des redirections afin d'éviter ce qui est en train de se passer à Besançon.

Plutôt que de mettre le lien vers le site tartampion.fr en dur, il est préférable de mettre un lien vers monsite.fr/tartampion qui redirigerait vers tartampion.fr (ou une autre page si tartampion.fr se décidait à mettre des tartes aux poils plutôt que des explications sur les pétales de roses).

Pour cela il existe de nombreux outils sur Internet, dont le très connu bit.ly (que je ne recommande pas). On peut aussi prendre un logiciel que l'on installe chez soi comme la version standard du script Vasur qui s'installe en 5 minutes et permet de modifier les liens quand on veut.

Lorsque la mairie de Besançon a appris que ses clés USB contenaient des liens vers des sites pornos, il a été décidé d'informer les parents et de récupérer les clés au contenu indésirable.

Ce qui aurait pu se passer grâce à l'utilisation de Vasur, c'est que les responsables des contenus multimédias à la mairie de Besançon se seraient connectés sur leur interface pour changer le lien en le redirigeant vers un autre site ou vers une page d'erreur. Ni vu, ni connu, toutes les clés USB en circulation auraient été modifiées sans que quiconque ne s'en rende compte.

Simple, rapide, efficace, et surtout un gage de réactivité vis-à-vis de parents toujours inquiets de ce qu'ils proposent à leurs enfants surtout par les temps qui courent où on tente de les inquiéter (avec succès) avec une pseudo théorie du genre enseignée à l'école... et une éducation à la sexualité dans les écoles primaires !

Messieurs, mesdames, qui oeuvrez dans les institutions de notre pays (et d'ailleurs), si vous proposez des contenus figés et non maintenables, pensez au moins à conserver une certaine souplesse afin de protéger les utilisateurs finaux et éviter d'être la risée des médias.

dimanche, décembre 23 2012

Twitter, responsable ou coupable ?

Depuis quelques semaines des gosses débiles, haineux et illettrés ont compris comment se servir du "réseau social" Twitter que je préfère continuer à considérer comme un site de micro bloging.

Je n'aurais rien contre la venue de nouveaux sur le réseau s'ils ne s'amusaient pas à balancer des tweets haineux ou discriminatoires avec des hashtags comme #unbonjuif, #simonfilsetaitgay, #simonfilsetaitnoir et ainsi de suite.

Au départ ils ont trouvé ça amusant, mais ça a vite dégénéré ce week-end avec ces hashtags en tête des mots clésFrance.

Forcément, leur connerie titille les plus bas instincts et sous prétexte de s'amuser, de choquer ou d'être le plus retweeté, ils ont pondu tout ce qui pouvait se faire d'homophobie, antisémisisme et racisme.

Le hic, c'est que Twitter n'a rien fait malgré les nombreuses demandes d'intervention... les journaux se sont émus des tweets antisémites d'il y a quelques jours, mais rien concernant l'homophobie (qui semble si normale) entre vendredi et hier. Ils se réveillent seulement aujourd'hui (c'est pas faute de les avoir interpellés), en faisant des articles creux se contentant de reprendre les tweets les plus moches et en imputant la faute à Twitter.

Le partie socialiste (PS) a également émis un communiqué de presse demandant à Twitter de faire régner la loi française sur son réseau, oubliant au passage de dire que les émetteurs de ces tweets devraient être poursuivis par la justice ou à minima punis par leurs parents (qui ne savent sans doute pas ce qu'est Twitter ni que leurs enfants y sont).

Ce qui me gêne dans tout ça, c'est que Twitter ne peut rien faire: ni légalement, ni techniquement. C'est une plateforme sur laquelle les gens s'expriment librement et sont responsables de leurs messages, tout comme n'importe quel site hébergeant des blogs ou des vidéos. Twitter n'est en rien responsable de ce qu'on diffuse par son intermédiaire (sinon il faudrait revoir la jurisprudence concernant YouTube et DailyMotion qui se sont cachés bien souvent derrière leur statut de fournisseur de service d'hébergement).

Les coupables, ce sont les centaines d'abrutis, à peine adolescents, qui s'adonnent à ces messages.

Comment un site pourrait-il faire pour éliminer les messages de haine émis par les uns ou les autres sans filtrer le contenu de tous les messages par des systèmes de filtrage automatisés et ainsi éliminer des messages qui n'ont rien à voir ?

Twitter est responsable d'avoir laissé les comptes signalés continuer à déverser leurs insultes, mais n'est en rien coupable de l'existence de ces messages. De plus, en France, un hébergeur n'est pas autorisé à supprimer le contenu qu'il héberge à moins d'avoir été sollicité en ce sens par les autorités... et Twitter n'est pas français, donc ne dépend pas de notre législation. Twitter ne pouvait donc faire qu'une chose : supprimer les hashtags litigieux de sa TT afin de limiter l'impact et la visibilité de ceux-ci.

Le problème avec ce genre de débordement, c'est qu'une fois de plus on va parler de filtrage du net dont la seule véritable valeur est l'absence de filtrage... en clair, on n'est pas sorti de l'auberge et y a encore beaucoup de travail à faire dans la vraie vie pour que ces petits cons cessent de polluer l'Internet et de répandre des idées qui tuent chaque années de nombreuses personnes.