Et voilà, je reviens de la coupure semestrielle du courant dans mon quartier de Paris... Assez amusant de voir un côté du boulevard dans le noir et l'autre éclairé, sauf lorsqu'on est du côté éteint.

Comme à chaque fois, c'est l'occasion de sortir bougies et allumettes, d'ouvrir les rideaux et volets afin de profiter de la lumière des lampadaires, de se prendre les pieds dans un carton qui n'a rien à faire en plein milieu du couloir... et de se dire que l'on a de la chance d'avoir des biscuits à manger car les congelés au micro ondes, ça le fera pas ;-)

Mine de rien, l'électricité, c'est quand même quelque chose de vachement addictif dans notre façon de vivre. Sans elle, que se passe-t-il ?

Heureusement, comme pour beaucoup de choses, je suis équipé. J'ai des bougeoirs, j'ai des allumettes et j'ai des chandelles. J'ai aussi le gaz si je voulais me faire cuire des pâtes ou une boite de conserves, mais voilà, je préfère une bonne soupe et un gavage aux biscuits bios le soir, c'est plus mieux pour ma digestion nocturne et mon bidou naissant.

Cette fois encore, j'ai remercié mon instinct d'avoir mis des multiprises ondulées avec batterie sur les ordinateurs, téléviseurs et boitiers de connexion au web, comme ça je n'ai rien perdu et ai pu tout éteindre proprement.

Cette fois encore, j'ai trouvé le temps long et me suis demandé ce que je pouvais bien faire alors qu'il était pas 21 heures et que mine de rien, une bougie, ça éclaire pas grand chose, donc lecture impossible, surtout au lit.

Cette fois encore, j'ai pensé aux personnes à travers le monde qui ne bénéficient pas de la lumière quand ils en veulent, d'électricité pour se chauffer (dans nos rêves) ou s'alimenter, et plus généralement d'énergie à profusion comme on en use et on en abuse dans les pays du Nord.

Cette fois encore, je me suis dit que malgré tous les soucis de la vie quotidienne et financiers liés à cette chiante année 2009, j'ai eu du bol de naitre où je suis né, de pouvoir avoir le parcours que j'ai eu et surtout d'avoir un toit sous lequel m'abriter quand il fait trop froid ou trop chaud.

Mine de rien, ne plus avoir d'électricité (j'allais écrire d'énergie, ce qui serait bien pire), ça permet aussi de relativiser un peu et de se repositionner face au reste de l'Univers. En tout cas, c'est ce que ça me fait... pas vous ?

Mais bon, y a des solutions qui arriveront sur le marché d'ici 5 ans : des piles à combustibles biologiques comme cette batterie de téléphone mobile qui fonctionne au soda... L'avenir, c'est l'autonomie électrique de chaque appareil, chaque maison, chaque immeuble et chaque véhicule.

Le hic,c 'est que j'allais me mettre à bosser pour compenser pour l'après-midi que je n'ai pas pu passer sur ce que je voulais... et que là, j'ai plus envie de filer me coucher que de m'y mettre. Y a des soirs comme ça où finalement il vaut mieux rester dans l'ombre sans se poser de questions.